ŒUVRES EN SILENCE

J'ai rouvert un carton du grenier, Mes souvenirs dormaient là, silencieux. Des cassettes, des vinyles oubliés, Et des photos qu'on n'regarde plus à deux. Les souvenirs m'ont happé sans prévenir, Les mercredis sentaient le chocolat. On riait fort en oubliant de grandir, On rejouait les scènes vues au cinéma. [R] C'était nos années sans smartphone, On se parlait en vrai, face à face. Pas de réseau, ni d'appel qui résonne, On se guettait à la sortie des classes. Les boums du soir faisaient battre les cœurs, On espérait danser sur le bon slow. On fermait les yeux, troublés par les ardeurs, Le moindre souffle devenait un cadeau. Elle jouait avec sa mèche rebelle, Les yeux absents, posés sur un gobelet. J'avais les mains moites, l'allure trop frêle, Mais j'ai tenté, poussé par un secret. Un frôlement a changé l'atmosphère, Son rire clair m'a cloué sur mes pas. On a figé l'instant dans la lumière, Un frisson vrai qu'on n'oubliera pas. [R] C'était nos années sans smartphone, On se parlait en vrai, face à face. Pas de réseau, ni d'appel qui résonne, On se guettait à la sortie des classes. Les boums du soir faisaient battre les cœurs, On espérait danser sur le bon slow. On fermait les yeux, troublés par les ardeurs, Le moindre souffle devenait un cadeau. On roulait l'été en mobylette, À deux dessus, sans se presser jamais. Un vieux blouson, des gauloises discrètes, Le vent d'août chaud glissait sous nos mollets. Les boums sentaient la sono mal réglée, On dansait mal mais c'était le bonheur. Un vent de vie passait dans nos idées, Et l'insouciance au fond de nos cœurs. [P] On s'retrouvait au banc du vieux chemin, Un sac en toile et deux pêches dans les mains. On n'avait rien, mais c'était déjà tout, Un vent d'été valait tous les bijoux. Le souffle court, les mains un peu tremblantes, Les mots bloqués sous la peau qui frissonne. On découvrait des choses déroutantes, Le corps parlait, sans qu'un mot ne résonne. [Final / Morale] On n'avait rien, mais tout nous paraissait grand. Un rire, un slow valaient tous les diamants. Les vraies richesses n'ont pas besoin d'écran, Juste un instant, pour exister vraiment.

Ils arrivent le cœur grand ouvert, Avec l'envie de faire comme les autres. Mais dans les classes, le monde se resserre, Et l'invisible devient leur faute. Des dossiers pleins d'espoirs rangés, Dans un tiroir qu'on n'ouvre jamais, Des promesses en ruban doré, Qui tombent au fond des silences épais. [Refrain] Rêves d'inclusion brisés, Dans les couloirs oubliés, Tant d'enfants qu'on a laissés, Derrière des portes fermées. Ils apprennent autrement, c'est vrai, Mais leur regard vaut mille éclairs. Chaque progrès, chaque petit pas fait, Devrait soulever l'univers. Mais l'A.E.S.H n'est pas là ce matin, Et l'enseignant n'a pas les moyens. Alors on rature, on écarte, on freine, Et l'enfant baisse la tête sans peine. [Refrain] Rêves d'inclusion brisés, Dans les couloirs oubliés, Tant d'enfants qu'on a laissés, Derrière des portes fermées. [Pont] Et pourtant leurs voix chantent si haut, Dans leurs silences, y'a des cadeaux. Le monde serait bien plus joli, S'il écoutait un peu leur vie. [Refrain] Rêves d'inclusion brisés, Dans les couloirs oubliés, Mais un jour on les verra briller, Quand les clés seront partagées.